L’autoconsommation
de l’électricité renouvelable continue de prendre son essor grâce à la
mise en place d’un dispositif favorisant le développement de ce modèle
de production dans le secteur de l’énergie solaire photovoltaïque. Tel
est le cas du récent appel à projet lancé par la Région
Languedoc-Roussillon et l’ADEME, dans le cadre du programme régional
PROMETHEE, qui a pour objectif de faire émerger des projets exemplaires
d’installations photovoltaïques en autoconsommation, à court terme
(démarrage des travaux sous 12 mois, livraison au plus tard sous 24
mois).
Sont éligibles les systèmes de 10 à 250 kWc dont au minimum 20% de la production sera autoconsommée sur l'année.
La
date limite de dépôt des dossiers est fixée à jeudi 10 septembre 2015 ;
Un maximum de 5 projets seront retenus, dans la limite des
disponibilités budgétaires de l’ADEME et de la Région
Languedoc-Roussillon :
http://www.laregion.fr/cms_viewFile.php?idtf=4600&path=df%2F4600_988_AAP_PV_Autoconso_LR_2015.pdf
Cet
appel à projet vise à promouvoir des solutions techniques permettant de
concilier la maîtrise et la gestion efficace des besoins d’électricité,
et de tisser un lien fort entre la consommation et la production
d’électricité. Ce couplage production/consommation sera géré au plus
près par le porteur de projet.
L'Ademe
apportera une aide financière aux études tandis que la Région financera
une partie des investissements pour permettre au maître d'ouvrage
d'assurer un équilibre financier.
Ainsi,
cette initiative publique devrait permettre de soutenir des projets
exemplaires en autoconsommation d’électricité photovoltaïque.
L’exemplarité sera jugée en premier lieu du point de vue énergétique.
En
effet, la production et l’autoconsommation de l’électricité
photovoltaïque ne doivent pas conduire à négliger l’efficacité et la
sobriété énergétique.
Les
projets lauréats constitueront donc à l’échelle régionale (voire
nationale) des références convaincantes et aisément transposables dans
des conditions économiques acceptables.
Les
expériences accumulées stimuleront le travail concerté de l’ensemble
des acteurs locaux impliqués sur le sujet de l’autoconsommation :
maîtres d’ouvrages, maîtres d’œuvre, entreprises, gestionnaires de
réseau...
Deux modèles d’autoconsommation seront soutenus :
–
L’injection gratuite ou autoconsommation totale : la part d’électricité
produite non auto-consommée est injectée sur le réseau à titre gratuit,
– La vente du surplus : la part d’électricité produite non auto-consommée est injectée sur le réseau et vendue.
Le cahier des charges de ce projet est d’ailleurs intéressant car il contient un certain nombre de définitions utiles :
–
L’ « autoconsommation » qui peut se définir comme la part de la
production qui est consommée dans le bâtiment où elle est produite.
Taux d’auto-consommation = Production consommée sur le site / Production totale.
La
maximisation de ce taux diminue la quantité d’électricité en surplus
injectée sur le réseau public d’électricité. Un taux d’auto-consommation
de 100% signifie que toute la production photovoltaïque est consommée
sur place ou qu’aucune production photovoltaïque n’est injectée sur le
réseau.
L’objectif
de l’autoconsommation moyenne annuelle est établi au minimum au trois
quarts de la production photovoltaïque sur l’année soit 75 % minimum.
–
Le « taux de couverture » ou l’ « autoproduction » peut se définir
comme la part de la consommation du bâtiment qui est produite sur place
et non importée depuis le réseau public d’électricité.
Taux de couverture = Production consommée sur le site / Consommation totale.
La
maximisation de ce taux augmente la couverture en énergie
photovoltaïque des consommations électriques du site. Un taux de
couverture de 100% signifie que toute la consommation d’électricité du
site est couverte par la production photovoltaïque.
Pour
valoriser des projets présentant une couverture solaire significative
des besoins électriques totaux du site, l’objectif de couverture moyenne
annuelle est fixé à 20% minimum.
–
La « puissance injectée » peut se définir comme la part maximale de la
puissance instantanée qui n’est pas consommée sur le site de production
et qui est donc injectée sur le réseau public d’électricité.
Taux de puissance injectée : puissance maximum injectée sur le réseau / puissance nominale de l’installation.
La
minimisation de ce taux diminue les perturbations engendrées par la
centrale photovoltaïque sur le réseau public d’électricité.
De
plus, la gestion intelligente et innovante de l’électricité est
encouragée pour améliorer le taux d’autoconsommation du projet.
Enfin,
pour une meilleure efficacité de gestion énergétique, le recours au
stockage pourra être envisagé, dans ce cas, l’utilisation de ce stockage
devra être obligatoirement justifiée pour le procédé, l’activité ou le
fonctionnement du site. La fonction du stockage d’électricité doit
assurer la gestion des pics d’appel de puissance électrique, le lissage
des besoins diurnes ou éventuellement un déphasage d’activité nocturne ;
l’objectif est de rechercher le meilleur taux de couverture
photovoltaïque.
Il convient également de revenir sur un certain nombre des 10 critères d’évaluation de cet appel à projet dont les suivants :
- Taux d’auto-consommation : Les projets seront évalués au regard de leur taux d’auto-consommation sur 10 points.
-
Taux de couverture : Les projets seront évalués au regard de leur
niveau de couverture photovoltaïque des besoins électriques sur 10
points.
-
Profil de consommations électriques : La qualité et la durée des
relevés d’appel de puissance effectués sur site ainsi que les hypothèses
proposées permettant d’établir les profils réalistes de consommations
avec ses évolutions quotidiennes, hebdomadaires et saisonnières seront
évalués sur 20 points.
-
Dimensionnement de l’installation et dispositif de suivi : Le bon
dimensionnement de l’installation et le dispositif de mesure mis en
place pour effectuer le suivi de l’installation seront évalués sur 5
points.
-
Action de maîtrise de la demande en électricité : Les actions de
maîtrise de la demande énergétique et notamment en électricité
entreprises dans le cadre de ce projet dans une démarche globale et
cohérente seront évaluées sur 5 points.
Pour
les bâtiments neufs soumis à la réglementation thermique, le niveau
réglementaire RT2012 devra être atteint, sans prise en compte de
l’installation photovoltaïque.
-
L’innovation, l’exemplarité et la reproductibilité : Les opérations
exemplaires et reproductibles seront privilégiées. De même, les projets
innovants en termes de technologie, d’intégration ou de solution globale
seront favorisées. Une note de 10 points sera attribuée au regard de
ces 3 aspects.
-
Pilotage des consommations : Les dispositifs permettant de piloter et
décaler les consommations électriques permettant ainsi d’améliorer
l’adéquation entre la production et la consommation seront appréciés
sur 5 points.
Adrien FOURMON
mercredi 7 octobre 2015
Le développement de l'autoconsommation et de l'autoproduction des EnR, lancement d'un appel à projets sur l'autoconsommation solaire en Languedoc-Roussillon
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