Inauguré le 16 avril dernier, le nouveau tramway de l'agglomération rémoise est le premier réseau de transport public en France conçu et exploité via un partenariat public-privé.
Sa réalisation s'est fait grâce à un partenariat public-privé (PPP), le premier du genre en ce qui concerne un réseau de transport public en France.
Ce projet fut évoqué dès les années 80, puis remis au placard en 1991; il aura fallu finalement attendre 2011 pour voir circuler à nouveau un tramway dans l'agglomération rémoise.
Ce contrat de partenariat a été attribué à un groupement dénommé "Mars" (Mobilité agglomération rémoise) regroupant notamment la Caisse des dépôts, Bouygues, Alstom, Colas ou encore Veolia, a pris en charge la construction et la gestion du tramway de Reims.
Les travaux, d'un coût total de près de 345 millions d'euros (413 millions d'euros si l'on inclut la reprise du réseau de bus), ont été financés à hauteur de 174 millions d'euros par Reims Métropole, 45,3 millions d'euros d'aides de l'État dans le cadre du Grenelle de l'environnement et 163 millions d'euros apportés par Mars. L'opérateur s'engage à exploiter le tramway pendant trente ans et se rémunère grâce aux 45 millions d'euros de la taxe transport payée par les entreprises complétés par les recettes de billetterie.
Avant le début des travaux, dès janvier 2008, il s'est même vu confier l'exploitation du réseau de bus de la ville. « Il y a ainsi un interlocuteur unique pour toutes les problématiques relatives aux transports publics.
D'après Christian Messelyn, président de Mars, le réseau de tram est une vraie réussite, techniquement au point et avec une fréquentation au-delà de nos espérances ».
Le financement en PPP peut se révéler une bonne couverture contre le risque pour les collectivités, certains élus mettant cependant en exergue l'envolée des coûts, comme cela s'est révélé pour le Tram-Train de la Réunion.
a noter que la société Mars a commandé un sondage Ifop sur « l'image et les pratiques en matière de partenariats public privé » auprès de 201 élus représentatif de l'ensemble des collectivités territoriales de plus de 10 000 habitants. Plus de 75% des personnes interrogées sont ainsi favorable au développement des partenariats public-privé. Si seulement 40% des collectivités déclarent avoir été engagé dans un PPP, les principales raisons invoquées sont la possibilité de monter et réaliser rapidement les projets (48%), de trouver des ressources financières autres que celles des collectivités (30%) et de partager les risques (11%). Le principal inconvénient pointé est le risque lié aux objectifs de rentabilité du concessionnaire au détriment du service public.
Surtout, ce sondage pointe la méconnaissance du dispositif par les collectivités et le manque de témoignages d'expériences réussies et des difficultés rencontrés en matière de PPP. « Le tramway de Reims est une vrai réussite, visité par les représentants d'autres agglomérations françaises ou européennes », fait remarquer Christian Messelyn.
Thierry Renaud, directeur de projets à la mission d'appui à la réalisation des contrats de partenariat (MAPPP) rattaché au ministère de l'économie se « me félicite que d'autres personnes viennent apporter leur pierre à l'édifice » de la diffusion du PPP.
Adrien FOURMON
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