Le rapport Stern sur l'économie du changement climatique, publié à l'autonome 2006 est considéré comme marquant le tournant dans la manière dont les cercles dirigeants abordent désormais la question du climat et l'intégration du prix du carbone.
Une telle évolution dans la gouvernance des entreprises pourrait être un nouveau garde-fou en matière environnementale dans les conseils d'administration ?
Les entreprises doivent en effet évoluer et s'adapter face au réchauffement climatique, en prenant en compte la problématique "carbone" dans leurs décisions et leurs stratégies.
Selon Matthieu Coutecuisse, consultant français en gouvernance, dans un récent article publié dans le journal LES ECHOS (juillet 09), les entreprises doivent anticiper et piloter l'émergence des futures taxes carbone. Et elles doivent le faire au plus haut niveau, dans les conseils d'administration.
Celui-ci souligne que "la cible de la neutralité carbone va devenir à la fois centrale et systémique au sein des entreprises qui pensent marchés et clients".
Ainsi, la neutralité carbone devient un nouveau principe de gouvernance.
Par exemple, Evian (groupe Danone) vise la neutralité carbone pour 2011. HSBC estime quant à elle être la première grande banque mondiale à avoir atteint la neutralité carbone.
Dès lors, la structuration et l'évaluation régulière de l'empreinte carbone, effectuée au plus haut niveau, dans les conseils d'administration, doit ensuite être répercutée efficacement dans l'ensemble des maillons de l'entreprise.
D'autres facteurs doivent être également pris en compte en terme de biodiversité et et de préservation des écosystèmes. Il y a notamment urgence à mettre au point des outils de mesure économique qui reflètent mieux que le PIB la performance des économies entendue au sens large.
Il faut des systèmes de comptabilité nationale plus globaux, qui mesurent les bénéfices issus de la biodiversité et des écosystèmes. En n’ignorant plus ces bénéfices, de tels systèmes aideraient les dirigeants des entreprises ainsi que les responsables politiques à prendre des mesures mieux fondées et à mettre en place des mécanismes de financement appropriés pour la conservation de notre capital naturel.
La prochaine étape sera dès lors d'intégrer les autres problématiques environnementales au sein des comités de direction, afin d'intégrer la problématique de l'empreinte écologique au sens large, notamment liée à la prise en compte de la biodiversité. Sur ce point, l'indicateur développé par le Global Footprint Network (GFN) peut être un instrument particulièrement utile.
A ce titre, le rapport sur «L’économie des écosystèmes et de la biodiversité» (The Economics of Ecosystems and Biodiversity - TEEB) de M. Pavan Sukhdev (économiste - directeur à la Deutsche Bank) pourrait à terme avoir le même effet que le rapport Stern. Le rapport d’étape de TEEB est disponible en ligne à l’adresse suivante : http://ec.europa.eu/environment/nature/biodiversity/economics/index_en.htm
D'où la nécessité de prendre en compte ces nouveaux éléments dans les négociations contractuelles : syndicats, fournisseurs, sous-traitants, clients..., afin de faire valoir concrêtement cet avantage concurrentiel pour l'entreprise et l'environnement.
Adrien FOURMON
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