jeudi 14 février 2013

Maurice : un faible développement des énergies renouvelables face à un record de consommation d'énergie en janvier 2013

Alors que l'Ile Maurice a connu un nouveau record de consommation d'énergie en janvier 2013 en raison notamment de la climatisation qui a largement contribué à une forte demande, les chiffres 2011 du Statistics Mauritius déçoivent concernant la production d’électricité de l’archipel, en dépit d’une politique et d’investissements volontaristes mais face à des obstacles financiers évidents et le manque d'espace disponible. En une année, l’Ile Maurice voit sa part des énergies renouvelables chuter de 3,8% à 2,4% de la production totale d’électricité du pays (de 100,3 GWh en 2010 à 62,4 GWh en 2011).
 
La production d’énergie conventionnelles par hydrocarbures et combustibles fossiles (hydrocarbures, charbon… avec les stations thermiques de Fort George, Fort Victoria, St Louis et Nicolay) représente 97,6% de parts de marché. Cette situation est très coûteuse tant au plan économique qu'écologique et a contribué à augmenter de 20% les émissions de gaz à effet de serre depuis 2000.

La cause serait principalement la sécheresse qui a réduit la productivité des huit stations hydroélectriques

Quant aux énergies intermittentes, l’éolien a légèrement progressé, mais sa part est si infime qu’elle ne modifie pas encore cette tendance. Le photovoltaïque tarde encore à se développer, comparé à la Réunion ou aux Caraïbes qui ont accéléré leurs programmes de développement en matière d'ENR et d’efficacité énergétique ces dernières années, en raisons des coûts encore trop élevés de développement et de peu d'espace disponibles pour des projet de grande taille permettant des économies d'échelle (exemple de l''Hindu Girls College', établissement d'enseignement supérieur privé à Curepipe, qui compte 1.400 étudiants, et produit quotidiennement 14 KWh d'électricité photovoltaïque à partir d'un système de 17 panneaux de trois kilowatts monté sur son toit). Cela étant, les technologies évoluent, notamment en matière de stockage, et les prix des fournitures baissent régulièrement.

De nouveaux projets innovants comme le site d'enfouissement technique de déchets de Mare Chicose pour la production de gaz naturel devrait améliorer la performance énergétique de Maurice, tout comme la climatisation de la Land Based Oceanic Industry (LBOI). Reste à développer la production d'énergie marine, pour diversifier le mix énergétique.

Sur le plan des soutien et des dispositifs d'incitations exitants, Maurice a adhéré au protocole de Kyoto en 2001 permettant aux investisseurs qui financent des projets ayant recours à des énergies renouvelables de vendre ou valoriser les crédits de carbone correspondant. Des aides du Pro­gramme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) son disponibles et l’Agence Française de Développement (AFD) projette également d’investir des fonds de soutien au cours des prochaines années dans le domaine des énergies renouvelables et de la performance énergétique.

Le gouvernement soutient également les initiatives d’habitat écologique, comme la promotion des bâtiments à énergie positive, notamment en ayant recours à des installations solaires thermiques pour l'eau chaude sanitaire et photovoltaïques pour la production d'électricité.

Et si l’île Maurice s’inspirait des pratiques voisines les plus innovantes dans les territoires insulaires et cycloniques pour ne pas rater cet aspect de son développement économique et touristique, tout en préservant ses ressources et valorisation ses atouts environnementaux ? Certes, Maurice prévoit de doubler la part des sources d’énergie renouvelables pour produire de l’électricité à près de 40% dans les dix prochaines années. Grâce à ses atouts, Maurice pourrait devenir indépendante en énergie à terme, certains visant l'objectif de 2040, mais il reste encore beaucoup de chemin à parcourir.

 Reste qu'un changement des habitudes et l'adaptation des comportements de la part de la population serait également nécessaire, face à l'augmentation de la consommation énergétique et à de nombreux gaspillages au quotidien.

plus d’informations disponibles sur: site du Board of Investment (BOI).

Adrien FOURMON

5 millions de logements à rénover en 5 ans : quelles proposition ? Incitations comportementales en faveur des économies d’énergie domestique

5 millions de logements à rénover en 5 ans. Un marché évalué à cinquante milliards d’euros. Des dizaines de milliers d’emplois, non délocalisables, à créer. Ces chiffres ne laissent personne indifférent, et la rénovation énergétique des bâtiments est sans aucun doute l’un des marchés les plus prometteurs de la décennie à venir. 

Encore faut-il que certaines conditions soient réunies, ce qui est loin d’être le cas aujourd'hui. Car c’est un domaine complexe, où le jeu des acteurs, nombreux et aux intérêts divergents, peut bloquer complètement la situation.
Un constat s'impose, l'innovation et les technologies sont insuffisantes pour atteindre les objectifs fixés en matière d'efficacité énergétique. La question des incitations comportementales en faveur des économies d’énergie domestique devient donc de plus en plus prégnante.
En effet, les comportements de consommation minent en effet les économies d’énergie attendues, selon le phénomène de l’“effet rebond” (annulation des gains de performance énergétique permis par le progrès du fait d’une utilisation accrue des ressources.

A ce titre, une note, issue d’une collaboration entre le CRÉDOC et le Centre d'analyse stratégique, formule des recommandations pour la poursuite des expérimentations portant sur des incitations comportementales en faveur des économies d’énergie domestique.


lien vers : "Comment limiter l'effet rebond des politiques d'efficacité énergétique dans le logement ? (Note d'analyse 320 - Février 2013) ":

http://www.strategie.gouv.fr/content/limiter-effet-rebond-efficacite-energetique-logement-na320#les-ressources

 

Également à paraitre l'ouvrage collectif (A paraître fin février. A commandez dès maintenant) :


"5 millions de logements à rénover – 10 propositions pour réussir la transition énergétique" - "La transition énergétique en pratique"

Les auteurs,  après une rapide évaluation de l’environnement actuel, proposent des pistes concrètes pour réussir une véritable transition énergétique dans le secteur immobilier. Non seulement il apparaît que la mise en place d’innovations majeures est indispensable, mais il faut encore que celles-ci soient pensées en cohérence, dans un esprit systémique.
Propositions techniques, juridiques, financières, organisation de la filière… le livre propose un pacte gagnant-gagnant, qui profitera à tous.
Ce livre s’adresse à tous les acteurs de la filière :
- les maîtres d’ouvrage : collectivités locales, entreprises, promoteurs,
- les intervenants techniques : constructeurs, industriels, architectes, bureaux d’étude, banquiers, juristes, investisseurs,
ainsi qu’à tous ceux qui souhaitent découvrir un cas pratique de transition énergétique, pour en appréhender les démarches, et les transposer à d’autres domaines.
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5 millions de logements à rénover - 10 propositions pour réussir la transition énergétique
Format 17*24 cm - 208 pages

http://www.decisionsdurables.com/products-page/livres/5-millions-de-logements-a-renover/

L'éclairage nocturne des bâtiments non-résidentiels restreint par arrêté



L’arrêté annoncé en 2012 par la ministre visant à limiter l'éclairage nocturne des bâtiments non résidentiels dont l’objectif principal est de réduire les nuisances lumineuses et les consommations d'énergie a été publié au Journal Officiel du 30 janvier 2013.

Cet arrêté entrera en vigueur au 1er juillet 2013.

Cet arrêté a pour objet de réduire l’empreinte de l’éclairage artificiel sur l’environnement nocturne considéré comme source de perturbations pour les écosystèmes, notamment en modifiant la communication entre espèces, les migrations, les cycles de reproduction ou encore d’alimentation.

A noter que cet arrêté énonce en outre plusieurs types de mesures, qui d’après l’ADEME, permettront des économies d’énergie annuelles substantielles, estimées à 2TWh, et d’éviter le rejet de 250 000 tonnes de CO2. En substance :

- les éclairages intérieurs de locaux à usage professionnel devront être éteints une heure après la fin d’occupation desdits locaux ;
- les éclairages des façades des bâtiments seront éteints au plus tard à 1 heure du matin ;
- les éclairages des vitrines de magasins de commerce ou d’exposition seront éteints au plus tard à 1h du matin, ou une heure après la fin d’occupation desdits locaux si celle-ci intervient plus tardivement.

La notice explicative de l’arrêté précise que celui-ci concerne les modalités de fonctionnement des installations d'éclairage des bâtiments non résidentiels, recouvrant à la fois l'éclairage intérieur émis vers l'extérieur de ces bâtiments et l'éclairage des façades de bâtiments, mais que cette dernière catégorie ne concerne pas les réverbères d'éclairage public des collectivités apposés en façade qui sont destinés à éclairer la voirie.

L’article 5 de l’arrêté est relatif au contrôle de l’application de celui-ci, et énonce que « l'irrégularité, au regard des prescriptions définies aux articles 2 à 4 du présent arrêté, du fonctionnement d'une installation lumineuse est constatée visuellement », et ce en principe par le maire de la commune concernée.

Pour autant, ce texte réglementaire prévoit la possibilité pour le préfet d’accorder certaines dérogations pour la veille des jours fériés chômés, la période des illuminations de Noël, lors d’événements exceptionnels à caractère local, ou dans des lieux présentant un intérêt touristique exceptionnel définis par l’article L. 3132-25 du code du travail.

Un premier bilan de ce dispositif est prévu d’ici janvier 2014.

Lien vers l'arrêté sur le site de Légifrance :

http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000027003910&dateTexte=&categorieLien=id

Lien vers le communiqué de presse du Ministère de l'environnement :

http://www.developpement-durable.gouv.fr/spip.php?page=article&id_article=31245

Adrien FOURMON

Deuxième appel à projets de la ville de Paris sur l'efficacité énergétique des bâtiments en milieu urbain dense

La Ville de Paris, avec Paris Région Innovation Lab et l'Agence Parisienne du Climat, lance un deuxième appel à projets dédié à l'efficacité énergétique des bâtiments en milieu urbain dense.

Le précédent dossier d'appel à projet, de 2012, avait déjà rencontré un vif succès avec pas moins de 22 projets candidats. Les initiatives sélectionnées en juillet 2012 sont en phase de déploiement sur différents sites parisiens. Les entreprises sont ainsi invitées à venir expérimenter leurs solutions innovantes pour participer à la maîtrise des consommations d'énergie. Une dizaine de gestionnaires immobiliers proposent une variété de terrains d'expérimentation.

Cette cadence soutenue d'appels à projets en matière d'efficacité énergétique représente un atout, permettant à chaque entreprise de proposer son innovation au moment opportun pour elle, sans contrainte forte en terme de calendrier.

L'appel à projets 2013 est disponible en ligne sur www.paris.fr/pro 

Adrien FOURMON